Le travail "sur le terrain"
Borner, situer,
dépeindre, toucher, zoomer,
échantillonner, scanner et écouter le paysage.
n L'intervention "sur le
terrain" se déroule tel un cérémonial. Elle se
répète à chaque fois selon les règles bien précises
que nous nous sommes fixées. Bien qu'il s'agisse d'un
relevé purement "poétique" du paysage, la
méthode d'intervention est presque scientifique. Le
travail s'apparente à celui du topographe ou de
l'archéologue. n Le site choisi est marqué dans le paysage par 4 bornes et isolé de son contexte par un ruban. Un carré parfait est constitué afin de délimiter la zone d'intervention. C'est le "bornage" du lieu et notre façon d'en prendre possession. Dans certains cas particuliers, le site est plus simplement signalé par un jalon. |
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n Le carré est situé
géographiquement par une prise de coordonnées au GPS.
Une codification lui est attribuée. |
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n Une vue photographique
panoramique N&B dépeint l'environnement proche du
site. n Des empreintes en silicone de
dimensions variables sont réalisées dans la zone afin
d'en capter la mémoire tactile. C'est le touché du
lieu. |
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n Des échantillons sont
prélevés pour témoigner de la vie écoulée sur le
site. n Des photographies N&B de
détail de matière des sols sont effectuées au hasard
dans le carré, tel un scanner.
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n Une prise de détail sonore
d'ambiance complète l'ensemble des données; une vue
cartographique ou une photo satellite lui sera annexée
pour constituer la "borne sonore". |
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n L'ensemble de ces
"prélèvements" est minutieusement ramené en
atelier. Il constitue la base du matériel de nos futures
"installations". |
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n A propos du "touché"
du lieu et de la prise d'empreintes, Christine Wilmès
explique: ..."J'interroge les murs et les sols comme d'autres questionnent les mots. Je me cherche, je nous cherche au travers de la vie des autres qui est inscrite dans les strates de la matière en destruction. Je sonde l'inexplicable, le vu, l'entendu, le senti et je me sens sourde, aveugle; alors, je palpe les signes. Chaque ride, marque, griffe ou graffiti rappelle une histoire, suscite un imaginaire, une sensation, une volupté d'inconnu reconnu ou inventé. Je cherche la trace, le pas dans le désert. Le silicone, utilisé pour la prise d'empreinte, transfère les sensations; il emprisonne les couleurs et les particules de matière. Il fige et fixe un instant de la vie. Il me révèle, en négatif, d'autres images et d'autres réalités. Il force le geste, suscite le touché. Enfin,
l'objet empreint - lourd et opaque - se métamorphose en
une "image volumétrique" - floue, fragile,
incertaine et poète"... |
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